Deijan (Nordie, #2) de Cécile Ama Courtois

  • Titre : Deijan (Nordie, #2)
  • Autrice : Cécile Ama Courtois
  • Éditeur : L’ivre Book
  • Catégorie : Fantastique médiéval, romance

Attention, si vous n’avez pas lu le premier tome, évitez de lire cette chronique. En effet, je ne peux aborder ce deuxième opus sans évoquer des événements majeurs du premier. Je décline toutes responsabilités en cas de curiosité aiguë qui entraînerait une crise de larmes torrentielles. 😉

Après l’apaisement du tumulte émotionnel qui m’avait envahie lors de la lecture du premier livre, j’ai finalement ouvert les pages du second volume de Nordie de Cécile Ama Courtois avec sérénité. La situation à la fin de l’épisode précédent pouvait suggérer que Guilendria allait se transformer en princesse en détresse. Mais cette pensée est tout de suite à écarter quand on connaît l’autrice.

Si la partie deux de cette duologie porte le nom de Deijan, c’est Guilendria qui reste l’héroïne de l’histoire. L’intrigue reprend là où la romancière s’est arrêtée. Ici, il n’y a pas de bond dans le temps pour lancer la course-poursuite contre les écumeurs. Le premier chapitre s’ouvre sur le château en flamme et la vivacité de Jorel et de Sauge à prendre les choses en main pour sauver Deijan et son personnel de l’incendie. Ensuite, le récit prend un tournant inattendu pour ce genre de roman bien que certains points restent prévisibles. Il se focalise d’une part sur la convalescence du comte et d’autre part sur la bataille de Guilendria pour survivre aux écumeurs et à la réalité qui lui saute aux yeux.

La comtesse de Bucail analyse rapidement la situation et elle se rend vite compte de l’échappatoire qui s’offre aux habitants du château. Elle décide de continuer la lutte psychologique qu’elle a lancée contre Ifhoras mais celle-ci ne la laissera pas indemne et la découverte de sa destinée va lui faire comprendre la naïveté de sa vision du monde et la tâche importante qu’Esca lui a confiée.      

Au cours de sa captivité, elle rencontre des personnages surprenant et surtout des femmes courageuses qui ont réussi à rester vraies malgré les épreuves qu’elles ont endurées. Je pense principalement à Kharyne, la sorcière aux chats qui m’a immédiatement plu.

Parallèlement, Deijan tente de prendre son mal en patience pour guérir et rassembler les troupes pour débusquer les écumeurs et récupérer son épouse. L’incendie signe d’une certaine manière la fin de ce qu’il est devenu après sa prise de fonction à la tête du comté. Toutefois, personne ne change du jour au lendemain même suite à un événement tragique. Dans le précédent volume, j’ai eu envie de le frapper et dans cet ouvrage, j’ai encore été prise par ce désir mais pas pour les mêmes raisons. En gros, on peut dire que Deijan est une tête à claque !

Le comte du Bucail revête la notion de chevalier et de seigneur avec l’ensemble des stéréotypes que l’on attribue habituellement à ce titre. Grâce à Guilendria, il ouvre peu à peu les yeux sur les gens qui l’entourent et la culpabilité le saisit à la gorge à de nombreuses reprises. Néanmoins, Deijan est orgueilleux et c’est sa dignité typiquement masculine qui le fait avancer aux risques d’aggraver sa situation et de faire souffrir autrui. Il est loin d’être aussi posé et intuitif que sa femme. Son évolution est lente et il me fait l’effet d’un enfant naïf qui ne peut comprendre les choses que si on lui explique et qu’on l’aide à ouvrir les yeux. Pour ma part, je pense qu’il a encore beaucoup à apprendre avant d’être pardonné pour son comportement et sa stupidité.  

Dans ce deuxième tome, le royaume de Nordie se dévoile un peu plus. Avec ses conflits, son histoire et la nature des prêtresses d’Esca qui peut être considérée comme la partie magique de ce roman fantastique médiéval sur fond de romance. Cependant, je conçois leurs pouvoirs moins comme une puissance surnaturelle que comme l’expression d’une sensibilité accrue au monde et aux êtres qui les côtoient ainsi qu’à une grande expérience dans l’art médicinal.

En bref, la seconde partie de Nordie laisse de côté la romance pour mettre en avant une histoire faisait place aux valeurs humanistes et à la révélation de soi. Elle est moins riche en émotion mais reste plaisante à lire.

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