Litha, princesse de la brume de Virginie T.

  • Titre : Litha, princesse de la brume
  • Autrice : Virginie T.
  • Éditeur : autoédition
  • Catégorie : fantasy

Quand Virgnie T.  a dévoilé le résumé de son nouveau roman, le mystère qu’il s’en dégageait m’a de suite titillé. Après avoir été rassurée sur le genre de la fantasy et non de romantasy (Cette Plume de l’imaginaire est l’autrice de plusieurs romances. Je l’avais découverte avec la comédie romantique de Noël Une fin d’année givrée), j’ai accepté le service presse, malgré le début de la haute saison. Je remercie infiniment Virgnie T. pour sa compréhension concernant les contraintes de mon boulot. Le livre est sorti le 1er juillet, mais je ne l’ai lu que la semaine passée, au début de mes congés.

Une brume s’élève continuellement aux abords du village où Arlette et Henry vivent. Ces scientifiques l’étudient avec minutie, désireux d’en percer les secrets. Tous ceux qui l’ont traversée n’en sont jamais revenus et les avions ne peuvent la survoler. Un jour, le couple découvre un bébé abandonné à côté du brouillard. N’ayant jamais réussi à concevoir, ils l’adoptent et déménagent en ville pour l’élever. Merry grandit sereinement jusqu’au jour où une maladie incurable la condamne. De retour au village de la brume pour profiter de l’air pur, elle répond à un appel, franchit la barrière fumeuse et marche, désormais, sur les traces d’un destin plus terrifiant que la mort.

Ce court roman (à peine 200 pages) ne renouvelle pas le genre de la fantasy. Il reste, pourtant, une bonne lecture qui permet de souffler quand vous avez des moments plus intenses dans votre vie. Il répondra à cette envie d’évasion, sans prise de tête dont on a parfois besoin. L’univers est simple : une prophétie, une répartition tripartite (humain, fée, démon) et une absence de marginalité dans l’élaboration des personnages. La magie repose sur le lien avec la nature, une force apaisante, guérisseuse et puissante. Essayez-là, elle fonctionne aussi dans notre monde ! Testé et approuvé à de multiples reprises. J

Au cours de cette aventure où le destin manipule les choix, nous rencontrons plusieurs personnages. Je vais m’attarder sur seulement deux d’entre eux : Merry et Rohan. Un couple alors que tu as dit plus haut que ce n’est pas de la romantasy ? N’ayez crainte. Nous n’assistons pas à des rendez-vous galants, même si quelques paragraphes sont mielleux. La menace et l’épée physique comme linguistique restent bien présentes pendant la majeure partie de leurs interactions.

Notre narratrice, Merry, est atteinte d’une grave maladie. Résignée à son sort, elle fait face quotidiennement malgré la douleur. J’ai apprécié la manière dont l’autrice transcrit la dualité interne de la protagoniste. Elle pourrait se suicider, ne penser qu’à elle, elle souhaite que la Faucheuse lui tende la main, cependant, elle reste passive et supporte la souffrance pour laisser à sa mère et son père le temps de profiter des derniers instants en sa compagnie. Cette gentillesse est une façade, car elle est au fond acerbe, sceptique et cynique. Elle pardonne facilement les propos ou la candeur des infirmières, par exemple. Même si elle se moque intérieurement de cette innocence. Cette facette éclate en plein jour lorsqu’elle est poussée à bout de l’autre côté de la brume. Elle ne devient pas méchante, mais franche sur ses émotions. J’ai préféré cette authentique Merry, plutôt que celle qui se noie dans son désespoir, cachée derrière un sourire factice. Un désespoir qui anime ses craintes quand l’espoir pointe le bout de son nez sur le chemin cruel sur lequel le murmure l’a envoyée. Un destin qui révélera une nature bien plus intéressante que prédit au cours de ma lecture.

Chargé de l’instruction de Merry, Rohan est prévisible dès les premières lignes. On voit arriver la douceur, la patience et la bienveillance derrière sa condescendance affichée, comme la pleine lune dans le ciel nocturne dégagé. J’ai, toutefois, apprécié les réparties entre les deux âmes dont la relation se développe trop vite à mon goût. C’était évident dans un roman si court qui rappelle le conte.

Je le classe sur cette étagère en raison de son manichéisme. Ne vous attendez pas à rencontrer un mouton noir parmi les gentils ni à verser une larme devant le passé des méchants. Litha, princesse de la brume empreinte à la fantasy classique et ancienne où le mal n’est ni nuancé ni approfondi.

La thématique principale repose sur la maladie et le combat de Merry : la possibilité de renaître après une période horrible qui nous plonge dans la noirceur. Comment ? En prenant son destin en main et en changeant sa vision du monde. Un monde auquel elle est confrontée, car son éducation humaine soulève des incompréhensions. Une différence entre étrangers qui sera dépassée par le dialogue. J’ai déjà évoqué le deuxième sujet important : le pouvoir de la nature versus la ville polluée des humains.

En bref, Litha princesse de la brume est une lecture qui m’a ressourcée. Reposant sur les bases classiques de la fantasy, elle divertit plus qu’elle n’émerveille ou surprend. J’ai passé un bon moment en lisant le cynisme de Merry qui colore d’une façon plaisante ce conte. 

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