Guilendria (Nordie, #1) de Cécile Ama Courtois

  • Titre : Guilendria (Nordie, #1)
  • Autrice : Cécile Ama Courtois
  • Éditeur : L’ivre Book
  • Catégories : Romance, Erotique

Au départ, j’avais jeté mon dévolu sur le recueil de nouvelles Mère-Fée pour poursuivre mon aventure dans l’univers de Cécile Ama Courtois. L’avenir étant rempli d’incertitudes et de surprises, j’ai reçu gratuitement le premier tome de Nordie suite à une promotion pour la journée internationale des droits de la femme. Cette combinaison lors d’un événement qui devrait durer tous les jours de l’année, ne pouvait que m’intriguer.

L’histoire de ce premier opus se déroule dans un monde médiéval imaginé par l’autrice qui puise dans les us et coutumes de notre passé. Si le royaume de Nordie prie la divinité féminine Esca, les mâles ont toujours le rôle de chef de famille et les femmes sont confinées au foyer. Toutefois, on peut compter sur Cécile Ama Courtois pour remédier à cette vision avec éclat.

Guilendria d’Éteule est fiancée depuis son enfance à Deijan de Bucail. De nature discrète, voire transparente, elle nourrit au fil des années l’image du prince charmant et de la vie conjugale idéale. Malgré son érudition et sa connaissance des plantes médicinales, elle n’a aucune ambition sinon de finir dans les bras de celui dont elle rêve.

Aux premiers abords, Deijan semble être l’homme parfait. Second fils du comte de Bucail, il parcourt les terres de sa majesté pour mettre fin aux rapines des écumeurs. Il est reconnaissant envers le travail de ses subalternes, amoureux de sa patrie et libertin. Son indépendance prend fin avec la mort prématurée de son frère ainé car il se doit de revêtir le titre de comte. Mais il a en horreur les devoirs qui sont liés à ses nouvelles fonctions dont celui de donner naissance à un héritier pour la pérennité de la lignée. C’est pourquoi son union avec Guilendria tourne rapidement au cauchemar pour cette dernière. L’attaque surprise des écumeurs va venir pimenter ce drame et révéler la force et la détermination de notre petite poupée de porcelaine au cœur brisé.

Le tome 1 de Nordie est une explosion d’émotions. Je suis passée tour à tour de l’engouement à la colère, de la haine à l’amour, du malaise au confort, du dégoût au désir. J’ai eu envie d’apparaître dans certaines scènes pour secouer les protagonistes ou pour les encourager. Et à la fin de ce maelstrom, je me suis dit en reprenant mon souffle : « c’est bien la première fois, que je vis autant en si peu de pages ». 

Les choix de la romancière facilitent le vécu de ces sentiments et la compréhension des psychologies pourtant complexes de nos deux héros. En effet, les chapitres sont répartis entre Deijan et Guilendria. La narration est à la première personne du singulier ce qui permet d’intégrer plus aisément les deux points de vue et ce qui explique l’aiguille folle de la balance sentimentale qui ne cesse de pointer un côté et son opposé dans un cours intervalle.   

J’aimerais également saluer l’écriture de l’autrice qui adapte son style à l’univers qu’elle dépeint. Dans Nordie, elle emploi un langage proche de la romance courtoise moyenâgeuse sans en emprunter sa lourdeur et en parsemant le récit de réflexions comiques. Ses recherches documentaires préalables à la rédaction se ressentent à travers sa plume et son vocabulaire d’époque. Et, il faut mentionner l’adaptation de certaines expressions telles : « Je me méfiais généralement de ces délations sous cape » qui ont retenues mon attention.

En bref, Guilendria est une romance qui ressemble à une montagne russe émotionnelle avec une héroïne qui déploie ses ressources aux moments opportuns. C’est un roman qui doit se lire dans son entièreté pour en comprendre l’originalité et le côté féministe. 

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