Quand le trèfle et le papillon vacillent d’Eva Collin

  • Titre : Quand le trèfle et le papillon vacillent
  • Autrice : Éva Collin 
  • Éditeur : auto-édition
  • Catégories : tanche de vie, suspens

Rencontrée lors de la journée du livre à Romerée en mai, j’ai été intriguée par Quand le trèfle et le papillon vacillent et son autrice bienveillante. À l’approche du Salon du livre de Wallonie où elle était présente, je me suis dit qu’il était vraiment temps de le sortir de la pal, d’autant plus qu’il figurait dans mon Pumpkin Autumn Challenge (Automne rayonnant, Siúil a Rúin, Maureen).

Emily Robinson, psychiatre cartésienne, rencontre Daniel, doux rêveur fragilisé par un deuil.

Tout les oppose, sauf leurs origines irlandaises.

Un coup du destin ? Peut-être…

Un orage précipite Daniel au milieu de la famille d’Emily, quand le neveu de 4 ans de celle-ci disparaît dans les bois.

La peur réveille alors les secrets du passé.

Quelle malédiction paralyse le père d’Emily ?

Lors des battues dans la forêt à la recherche du petit Samy, quels étranges souvenirs viennent s’imposer à Daniel ? À moins que la réalité ne se mêle aux contes de fées que lui racontait sa grand-mère ?

Entre croyances et certitudes, entre vérités et mensonges, l’Irlande les appelle, là où tout a commencé !

Multipliant les points de vue, le roman nous entraîne entre passé et présent. Après un prologue intriguant concernant le père d’Emily, l’histoire prend des allures de romance. Un départ qui m’a fait un peu grincer des dents au vu de mon désamour pour le genre. Cependant, ce passage court relatant la rencontre entre Emily et Daniel était nécessaire pour tisser les premiers liens qui contribuent au développement d’un récit dont le rythme s’accélère avec la disparition de Samy. À partir de ce moment-là, il me fut difficile de lâcher le livre tant la tension et le mystère s’enracinaient dans mon esprit à la manière de la forêt qui s’est refermée sur le petit garçon. Cet événement inquiétant marque l’érosion des apparences et des souvenirs pour exposer les effets dramatiques des traumatismes sur le comportement des personnages, sur les barrières qu’ils ont érigées et les remèdes employés pour apaiser la douleur.

Démunie depuis sa plus tendre enfance face à la détresse de son père, Finn, Emily s’est tournée vers la psychanalyse en se spécialisant dans le stress post-traumatique. Cartésienne dans l’âme, elle va devoir faire une place aux croyances pour débloquer la situation. Elle y arrive grâce à Daniel qui ébranle ses convictions sur le destin et la chance. Adepte du contrôle, c’est dans le lâcher-prise qu’elle trouvera la solution. J’adore sa capacité à se mettre dans les chaussures des autres pour les comprendre et les aider réellement.

Doux et bienveillant, Daniel ne peut abandonner la famille lors de la disparition de Samy. Il participe activement aux recherches, ce qui déclenche un sentiment de déjà-vu. Des souvenirs refont surface. Les légendes racontées par sa tendre et défunte Nana dont il n’a toujours pas fait le deuil. La mélancolie et la tristesse imprègnent ses pas au début du roman. L’étincelle de la vie reprend quand il rencontre Emily. Malgré la douleur et l’incertitude du passé, il ne reculera devant rien pour déterrer les secrets. À travers son histoire, on ressent à quel point l’imagination possède un pouvoir cathartique puissant, même s’il n’est pas toujours bon d’effacer les mauvais événements.

Enfin, je parlerai de Finn, le père d’Emily. Le déclencheur de la course aux secrets. Celui qui incarne la victime transformée en bourreau. Un autre personnage le symbolise également par son passé, mais ce serait trop en dire l’évoquer. Le poids de la culpabilité le ronge au poids qu’il n’a plus voulu remettre les pieds en Irlande. Des années grignottées par le fatalisme, la malédiction et la négativité à cause de l’ignorance et le conditionnement.

Un conditionnement que je préfère chez Emily qui partage la pensée positive. Vous savez le fait d’imaginer une réussite, une victoire afin que celle-ci arrive plutôt que d’angoisser sur les possibles échecs ? Cette magie que nous devrions tous pratiquer pour que de bonnes choses croisent notre chemin et que nous accomplissions nos objectifs.

En bref, Quand le trèfle et le papillon vacillent est un roman choral d’une grande puissance émotionnelle. Imbriquant légendes irlandaises et traumatismes, il déterre les secrets de famille pour mieux guérir les blessures profondes de personnages attachants. 

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