Ghost Virus (Patel & Pardoe, tome 1) de Graham Masterton

  • Titre : Ghost Virus (Patel & Pardoe tome 1)
  • Auteur : Graham Masterton
  • Éditeur : Livr’S Édition
  • Catégorie : Horreur

J’ai lu Ghost Virus de Graham Masterton dans le cadre du PAC 2023 (Automne frissonnant, catégorie : viens flotter avec nous). Ayant apprécié ma lecture de La maison aux cent murmures l’année passée, j’ai voulu découvrir un second roman de l’auteur et j’ai pioché le premier tome de la série Patel & Pardoe publié chez Livr’S édition dont l’idée de base horrifique m’intriguait.

Samira s’est longuement observée dans le miroir, avant de verser de l’acide sulfurique sur son front. Qu’est-ce qui l’a poussée à commettre un tel acte alors que cette jeune femme avait toute la vie devant elle ? Si la police penche pour le suicide, les meurtres atroces qui ravagent bientôt Londres les poussent à revoir leur jugement. Une soif de sang, insatiable, se répand telle une épidémie, et rien ne permet d’établir des liens entre victimes et tueurs. Rien ? Pas vraiment… Tous ces assassins ont un point commun : ils portent des vêtements de seconde main. Et si ceux-ci étaient possédés par une force surnaturelle ? Une course contre la montre s’engage entre les inspecteurs, Jerry et Jamila, et cette infection…

Ghost Virus repose sur une structure alternant les scènes de crime et les enquêteurs. L’ouverture décrit le suicide/meurtre de Samira, une jeune pakistanaise sur le point de se marier. Elle est fascinante : une atmosphère surnaturelle, une tension bien menée avant l’acte fatal et une plongée dans l’horreur qui en découle. Le monsieur n’est pas avare en détail ! Ensuite, les crimes s’enchaînent dans un crescendo de violence qui m’est devenu rébarbatif, d’autant plus que l’enquête stagnait. Cette déception est liée à deux éléments qui me sont propres.

Pour rappel, j’explore le genre de l’horreur depuis 2022. Je suis une personne ayant pas mal de sang-froid au point où j’aurais pu devenir urgentiste si je ne détestais pas les hôpitaux. J’ai rarement peur. Ou plutôt mes sources d’angoisse sont différentes du commun des mortels, ce qui entraîne un certain ennui devant les romans et films du genre. Contrairement à La maison aux cent murmures, Graham Masterton verse ici dans l’horreur boucherie. Celle où le sang gicle, les membres sont déchiquetés, broyés, mangés, etc. Si le chapitre de Samira m’avait charmée, j’ai trouvé les autres meurtres barbants à la longue, car ça manquait d’atmosphère, d’ambiance. À certains moments, j’ai même ri devant le côté absurde de la scène impliquant les fameux vêtements. Mon imagination construisait des images en décalage avec le style.

Le second élément concerne l’enquête ou plutôt son absence. Celle-ci reste très formelle et en second plan. Elle avance parce que de nouveaux crimes sont commis. Il n’y a pas de réel suspense vu que l’on connaît les tueurs depuis le résumé. Il y a un second fil conducteur dont le raccord final au circuit principal m’a déçue.

L’une des premières questions que je me suis posées concernait justement la manière dont le romancier allait s’y prendre pour me garder en haleine tout au long du récit. En refermant ce livre après deux-trois semaines de lecture, j’en suis venue à la conclusion que cette histoire aurait pu fonctionner sous forme de nouvelle ou de novella. Cela aurait été une brève et intense entrée dans ce chaos surnaturel. 400 pages, c’était trop long. La matière manquait pour me satisfaire.

Quand un récit est en demi-mesure ou s’essouffle, les personnages sauvent souvent ma lecture. Ici, le duo d’enquêteurs n’a pas pu rattraper la sauce. Je les ai trouvés difficiles à cerner comme s’ils gardaient un masque neutre et professionnel jusqu’à un certain point de l’histoire où ils deviennent plus tangibles. La relation entre eux m’a également fait lever les yeux au ciel, car on tombe encore une fois dans le sentiment amoureux et le premier épisode qui y est relié était très peu naturel. Enfin, alors que Jamila est la supérieure de Jerry et qu’elle a prouvé ses aptitudes au combat, elle finit par être posée dans la case de la princesse à protéger au moment fatidique. Si vous me suivez depuis mes débuts, vous savez que je déteste le syndrome de la princesse fragile !

Pour citer quelques thèmes exposés dans ce roman : les violences conjugales visant les femmes, la censure policière vis-à-vis du public et la folie divine de certains humains. On aborde également des légendes pakistanaises. Un point positif, car mes connaissances sur le sujet sont limitées.  

En bref, l’envoûtement du premier chapitre de Ghost Virus s’est brisé en raison de la redondance des scènes de boucherie et l’absence de réelle enquête. Je ne me suis pas attachée au duo de détectives dont le rapprochement et les interactions m’ont laissé de marbre. Flirtant entre horreur et absurdité, cette histoire aurait pu me plaire dans un format court.

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