La Rose de ronces et de fer de Marine Stengel

  • Titre : La Rose de ronces et de fer
  • Autrice : Marine Stengel
  • Éditeur : auto-édition
  • Catégorie : fantasy

Le Rose de ronces et de fer est l’une des réécritures de contes de Marine Stengel. Je remercie chaleureusement l’autrice de m’avoir confié son roman dans le cadre du partenariat avec Les Plumes de l’imaginaire. J’ai profité du Pumpkin Autumn Challenge et de son menu Automne de l’Étrange pour le sortir.

Enfermée dans les cachots de Kaarlade depuis ses trois ans, Jane a appris à survivre. Cette prison n’est pas normale. Empêchant ses hôtes de côtoyer la lumière du soleil, le maître des lieux les pousse aux combats. De temps en temps, des nobles viennent les moissonner pour le pire. Jane a établi des règles pour éviter d’être sélectionnée. Elle a toujours réussi à échapper à ce destin, jusqu’à l’arrivée de Rauzan. L’homme l’a choisi et il ne veut qu’elle. Il va façonner sa Rose pour assouvir son plan. Contrer la Reine Aleza, source des maux qui touchent le royaume.

Le roman est divisé en deux parties. La première pose les bases avec l’arrivée de Jane au château, son entrainement et ses premiers crimes. On passe les années rapidement et l’autrice esquisse un rapprochement entre Rauzan et sa Rose. La mise en place est un peu longue, mais elle permet de comprendre l’univers, les règles et les menaces qui pèsent sur le royaume. La seconde partie enclenche la mission contre la reine qui invite ses sujets à un bal dans le but de trouver des épouses à ses fils : Lucius et Erik.

Le cadre de l’histoire jongle entre décor médiéval propre aux contes de Disney et éléments issus de notre monde tel l’électricité et la médecine. Ici, nulle plante ou décoction préparée par des sorcières. Les docteurs maîtrisent le bistouri. Ils utilisent un équipement avancé sur Jane pour modifier son apparence et son corps. Le but ? Lui conférer une beauté fatale (c’est le cas de le dire vu son nouveau « métier » d’assassin) et une peau inaltérable. Malgré les coups, aucun hématome ou égratignure ne la marque.

Employer la chirurgie esthétique sur une femme pour qu’elle rentre dans les canons de beauté de la société aurait pu me faire grincer les dents. Heureusement, Marine Stengel contrebalance ce fait par la réaction de Jane.

« Je sais qu’il veut m’entendre dire merci, ou bien, que je suis belle. Mais cette fille, ce n’est pas moi. Il m’a enlevé mon identité, changé le corps que j’avais entraîné et qui m’appartenait. Il a modifié la couleur de mes yeux, de mes cheveux… Rauzan a complètement effacé Jane. »

Jane va devoir se réapproprier sa vie. À Kaarlade, elle connaissait les règles et avait réussi à devenir quelqu’un, même si elle n’était pas libre. Elle se tenait à carreau malgré son amour propre et la fierté formée par ses victoires successives. Avec ce nouveau visage, elle va devoir se reconstruire et trouver sa place, soit en fuyant, soit en adhérant au plan de Rauzan. C’est bien entendu la deuxième option qui sera choisie. En voulant sauver les citoyens maudits, Jane va endosser une nouvelle identité. Levana signe le début de sa véritable naissance.

Sous les traits de la cousine de Rauzan, Levana va découvrir la cour et ses secrets. De créature emprisonnée, elle va, enfin, pouvoir décider de son destin grâce à sa force. J’ai adoré ce personnage tout en mesure. Elle s’adapte aux situations avec facilité grâce à son expérience dans les cachots et au château.

D’un abord froid et distant, Rauzan est l’archétype du manipulateur qui dissimule un cœur tendre. Derrière ses répliques sarcastiques, on se rend vite compte qu’il n’est pas aussi démoniaque que le conçoit Jane au début. Même s’il reste dominateur et agit comme un propriétaire envers elle. Au fil des pages, on comprend qu’il a une soif de justice. Il déteste voir les citoyens s’endormir et dépérir sous la magie de la reine. C’est sa peine et son empathie qui vont convaincre Jane de le suivre, et ce même s’il cache la deuxième raison qui le pousse à combattre la souveraine.  

N’étant déjà pas une grande fan de romance, j’ai d’autant plus de difficultés à apprécier celles qui utilisent le syndrome de Stockholm pour réunir intimement les protagonistes. Surtout que dans La Rose de ronces et de fer le rapprochement entre eux m’a paru peu naturel, contrairement à l’amitié naissante entre Levana et Lucius. Pourtant, ce dernier est le reflet de Rauzan.

Lucius est le premier fils royal. Digne, il a une attitude froide envers les sujets. Il se drape dans le protocole pour parler avec les autres. Cependant, il a droiture des rois justes qui vivent pour servir leur peuple. Il est proche de Rauzan.

Le cadet, Erik est tout le contraire. Il se pavane auprès des donzelles et tente de séduire Levana. Nonchalant, il cache du mépris sous son sourire étincelant. C’est un enfant gâté. Sa méchanceté est héritée de sa mère.

Aleza est la reine au cœur de glace que l’on s’imaginait pour ce récit. Sèche à l’intérieur, elle affiche une image de bienséance devant les nobles. Malgré son passé et les révélations qui en découlent, j’ai eu du mal l’apprécié en tant que personnage. Elle n’est plus que le Mal incarné dans le présent. Ses nombreuses absences, une fois que Levana et Rauzan arrivent au palais, ne m’aident pas à la considéré comme l’antagoniste principal et marquant de l’histoire. Erik en fait un bien meilleur.

En bref, j’ai adoré le world-building de La Rose de ronces et de fer, qui insère des éléments de la science-fiction dans ce conte à la sauce moderne, ainsi que sa protagoniste principale. Le développement rend le récit addictif. Toutefois, la romance et le manque de substance de l’antagoniste égratignent de ses épines le tableau merveilleux.   

4 commentaires sur “La Rose de ronces et de fer de Marine Stengel

    1. Je suis difficile en affaire romantique 😅 Malgré les quelques points que j’ai signalés, j’ai passé un bon moment de lecture. Je lirai d’autres romans de Marine Stengel. J’espère qu’il te plaira.

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