Cupcake & Co (caïne) tome 1 de Fleur Hana

• Titre : Cupcake & Co(caïne)
• Autrice : Fleur Hana
• Éditeur : Autoédition
• Catégorie : comédie romantique

La comédie romantique n’est pas mon genre de prédilection. Si je vous dis que j’ai, pourtant, acheté le troisième tome de la saga Cupcake & Co, me prendriez-vous pour une folle ? Surtout si j’ajoute que je n’avais encore rien lu de Fleur Hana ? Parfois dans la vie, il faut savoir prendre des risques (bon OK, j’exagère un peu, on est loin du saut à l’élastique). Après avoir précommandé la box du livre final, j’ai acheté les 2 premiers, et je dois dire que je ne regrette pas du tout mon acte irréfléchi.

Charlotte ne désire qu’une chose : la prospérité de sa cupcakerie qu’elle a ouverte à Marseille. C’était sans compter Maxence, un policier, qui l’enlève un matin, et la mafia russe qui a pris pour cible son magasin. La voici en cavale pour de folles aventures qui vont mettre ses nerfs et son cœur à rude épreuve.

Le meilleur glaçage d’une romance est l’humour et j’adore celui de Fleur Hana. Fier, percutant, cynique, plein de sagesse par moment, voire absurde, il m’a ravi les papilles à en avoir des barres de chocolat. Vous ne saviez pas que le rire tient en forme ? Un bon livre comique équivaut à une séance de sport.

Dans Cupcake & Co (caïne), on suit Charlotte qui laisse parfois la parole la Maxence. Parfois, car celui-ci n’est pas bavard. D’ailleurs, il utilise un style télégraphique. Une économie de mots qui engendre des situations grotesques et rocambolesques à souhait. Ça titille Charlotte et l’a met en rogne pour notre plus grand plaisir. La pâtissière apprend, toutefois, à décoder les messages de l’inspecteur à force de le côtoyer. Elle se rend compte de son attraction et de sa difficulté à scinder travail et bon temps. Il doit la protéger et éviter de voir son jugement biaisé par ses sentiments le pauvre. Encore heureux, il a une entremetteuse de mamie qui fait craquer Charlotte autant que moi. Gina a un cœur en or qui arbore le respect pour épée, ou devrais-je dire cuillère en bois ? Sa manie de s’imposer dans les affaires de son petit-fils est juste adorable et terriblement embarrassante pour nos deux protagonistes. Elle a la sagesse de l’âge et de l’amour (en plus d’être une redoutable cuisinière).

La franchise de Gina fait fondre Charlotte qui n’a jamais sa langue dans sa poche. Elle n’hésite pas à se mesurer à Maxence pour connaître la raison de son enlèvement subit et pour le confronter à son comportement froid. Leur affrontement donne lieu à des joutes verbales délicieusement croquantes. J’ai adoré la positivité et la combativité de notre héroïne. Elle représente les indépendants qui veulent réaliser leur rêve dans une société qui les étrangle financièrement. Elle doit supporter les charges et à des difficultés à joindre les deux bouts. Il faut du temps pour se dégager un salaire et quitter la survie. Ce besoin est exploité par les malfrats et notre naïve petite pâtissière tombe dans le panneau en dépit de la voix de la prudence qui la mettait en garde. Malgré mon amour pour cette protagoniste punchy, un élément m’a fait grimacer. C’est un détail, minuscule, une caractéristique mineure, mais que je n’aime plus voir dans les romans si ce n’est pas le sujet principal : la critique du poids de la femme. Charlotte a du bidou et ça la dérange. Elle n’est pas en surpoids et ne subit à aucun moment de la moquerie. Il y a bien un épisode qui contrebalance ce body shaming intériorisé, mais il passe par le regard de Maxence et donc un homme. Or ce problème de société a été généré par l’idéalisation du corps féminin par le patriarcat. J’aimerais lire plus de romans où l’ado, la femme vit bien sa corpulence si le thème central n’est pas la grossophobie ou le body shaming.

En bref, Cupecake & Co (caïne) est une romcom addictive avec une héroïne haute en couleur et un héros maladroit dans la gestion de l’équilibre boulot-amour. L’humour de Fleur Hana est à l’image des cupcakes de Charlotte : pétillant et plein de saveurs. J’en redemanderai une bouchée quand le besoin de rire se fera ressentir !