Le dé à coudre de J. S. Piers

  • Titre : Le dé à coudre
  • Auteur : J.S. Piers
  • Éditeur : Éditions Panthère
  • Catégorie : thriller

Découvert grâce aux livres de Cass sur Instagram, j’ai profité de la présence de J.S. Piers à Romerée (un petit village avec une excellente brasserie non loin de chez moi) pour acquérir ce thriller intriguant. Malgré mon engouement pour le roman, je ne l’ai pas sorti dès son achat en mai dernier et j’ai bien fait ! L’état de mon cerveau ne m’aurait pas permis de suivre avec application cette histoire finement cousue de points complexes. Je l’ai lu dans le cadre du PAC dans le menu : Automne frissonnant — L’enfer des Backrooms.

Si vous receviez une enveloppe contenant un dé à coudre et un ticket de transport vous conviant à un mystérieux rendez-vous juste avant Noël, que feriez-vous ?

Michael, Baldwin, James, Allison, Arthur et Susan ne se connaissent pas et vivent aux quatre coins du globe. Poussés par la curiosité, tous les six répondront à cette même question en bousculant leur quotidien pour se rendre à Londres à 17 h précises, Thackeray Street.

Qui est l’expéditeur ? Pourquoi eux ?

Cette simple missive et ses conséquences les feront voyager jusqu’à l’autre bout de la Terre…

Lors de ma discussion avec l’auteur, celui-ci m’a glissé que Le dé à coude avait mis dix ans a à naître. Après l’avoir lu, je comprends pourquoi autant d’années furent nécessaires pour aboutir à ce roman étonnant. On suit six personnages venant du Canada, de Belgique, d’Angleterre, des USA et d’Australie. Rien ne semble les lier. Leur profil, leur origine et leur hobby les différents. Pourtant, un mystérieux maître de jeu a choisi de les rassembler pour accomplir une quête. Pourquoi ? Ont-ils des compétences spécifiques essentielles à la résolution de la mission ? Ou n’est-ce qu’une coïncidence ? Leur hôte a-t-il joué leur destin d’un jet de dé ?

Si vous réussissez à voir la trame et à répondre à toutes ces questions avant la fin, vous êtes un génie (ou dans le secret de l’auteur). L’intrigue débute comme un jeu de piste et d’énigmes qui n’est pas sans rappeler les œuvres de Dan Brown ou les collaborations de Eric Giacometti et Jacques Ravenne. La référence s’arrête à la fin de la première partie du livre. Le dé à coudre est savamment divisé en cinq chapitres qui peuvent se résumer en quelques mots : enquête, descente en enfer, intermède, hypothèse et dénouement.

Le rythme de croisière de ce thriller varie en intensité, mais ne laissera jamais vos neurones en paix. Surtout si, comme moi, vous êtes un. e lecteur.ice active et aimez jouer, car c’est ce que J. S. Piers fait avec nous. Il s’amuse à dérouler les fils de plusieurs bobines, à les tisser dans ce qui semble être une trame aléatoire, perturbante. Il floute les contours entre réalité et imaginaire, entre rêve et cauchemar. Une myriade de références sont citées, expliquées par les personnages qui ont de nombreuses connaissances. Histoire, littérature, archéologie, sciences, astronomies, mathématique, art… une abondance de concepts, de bibliographies, de faits, de croyances sont brodés ensemble. C’est la raison pour laquelle je me félicite d’avoir attendu d’être apte à lire ce thriller. Vu la profusion d’informations, je me suis, bien entendu, posé la question : est-ce que tout est nécessaire ou essaie-t-il juste de brouiller les pistes en nous noyant dans un flot quasi continu ? Tous les fils qu’ils tirent sont utilisés pour tisser la tapisserie de son intrigue. Un ouvrage dont on ne voit le dessin global qu’au dénouement.

N’ayez crainte de vous perdre dans ce labyrinthe d’érudition. Les personnages expliquent avec aisance ce qui pourrait être obscur aux non-initiés sans pour autant tomber dans l’effet Wikipédia. Je ne peux citer certaines références sous peine d’être accusée de divulgâcher des informations capitales, mais sachez qu’il m’a donné envie de me plonger davantage dans les œuvres qu’il a utilisées.

Si je devais vraiment trouver un défaut au premier roman de mon compatriote, ce serait l’effet de surenchères du savoir chez tous les personnages. Je suis quelqu’un qualifié de touche à tout, je ne me limite pas à un seul sujet de prédilection dans mes lectures et les documentaires que je regarde. C’est ce qui m’a poussé à choisir ma spécialisation dans la vraie vie. Cependant, j’ai tout de même tiqué à un moment donné quand une énième compétence est arrivée sur l’un des pions de cette histoire. J’avais un goût de ça commence à faire beaucoup, car cette ouverture d’esprit et d’horizon touche quasiment tous les personnages. Mais, clairement, c’est vraiment essayer de trouver un fil qui dépasse, accro embêtant. J

À travers le dé à coudre, J. S. Piers joue avec la notion de coïncidence. Il la soupèse, la décortique, la questionne, l’éclate et la reconstruit. Le hasard n’a décidément pas sa place dans cette histoire haletante et vertigineuse qui témoigne d’un travail monstrueux de recherche, d’analyse et d’édification ! Ce roman gomme la frontière entre réalité et imaginaire en nous projetant dans un dédale de références qui ne semblaient pas avoir de liens entre elles de prime abord.

Prête-moi ta mort de Joeffrey Sinet

  • Titre : Prête-moi ta mort
  • Auteur : Joeffrey Sinet
  • Éditeur : autoédition
  • Catégorie : thriller

Prête-moi ta mort est tombé entre mes mains un peu par hasard en flânant sur les réseaux sociaux. Le pitch d’une descente aux enfers à cause de la résurgence d’un passé honteux avait de quoi m’intriguer.

Célia, dix-huit ans, totalement déjantée et sans le sou, débarque à Paris après avoir fui l’Hérault et tous les souvenirs qui s’y rapportent.

Comme une héroïne de Zola, elle se pose à La Goutte d’Or, et se met aussitôt en quête d’un emploi. Après tout, il n’y a pas de sot métier… et Dame-Pipi fera aussi bien l’affaire pour démarrer sa nouvelle vie ! En plein cœur de Montmartre, au pied du Sacré-Cœur, elle se lie d’amitié avec sa collègue à l’accent chantant et rencontre un beau Grec au regard ténébreux. L’avenir semble lui sourire, enfin !

Pourtant, ce qui débutait comme un feel good plutôt cocasse se teinte peu à peu d’une ombre maléfique… Le passé ne se laisse pas si facilement enterrer, et lorsque les secrets enfouis refont surface, c’est un cauchemar qui commence.

Car, un jour ou l’autre, il faut affronter la vérité. Aussi abyssale soit-elle.

Le prologue était déroutant. La narratrice s’insurge sur la vision que les gens ont de la maladie d’Alzheimer, car son état est dans l’exact opposé : un corps inerte avec un esprit sain. On veut savoir direct ce qui l’a provoqué. C’est une accroche efficace, bien que troublante avec l’utilisation soudaine du « nous » pour raconter sa vie en prenant un ton cynique digne des caricatures du XIXe siècle. Étant donné que je suis une lectrice active, j’ai de suite élaboré des théories en rapport avec les choix de la narration. Des suppositions qui ne sont pas révélées correctes. Je ne suis pas fan de la fin même si celle-ci n’est pas illogique. Elle trouve ses bases dans le prologue, mais uniquement dans celui-ci en fait. Ainsi, ça m’a fait l’effet du magicien qui sort un pauvre lapin en peluche de son haut-de-forme au lieu de m’émerveiller. Et ce n’est pas le seul élément qui m’a déplu dans cette lecture.

Nous suivons deux lignes temporelles : l’époque de l’adolescence et de l’adulte. Célia a fui sa région natale et ses parents pour monter les échelons à Paris en commençant par le plus bas de l’échelle vu qu’elle devient Madame Pipi. Pleine d’optimistes et d’entrain, on a un véritable décalage entre son image passée et actuelle. J’ai adoré la subtilité avec laquelle l’auteur nous manipule. On perçoit une différence, cependant je n’ai pas réussi à mettre le doigt sur l’origine de ce décalage. Une maîtrise de la psychologie que j’aurai apprécié voir chez les autres personnages.

Le temps de l’indépendance nous sculpte une ambiance entre feel good et romance en projetant Célia dans les bras de Calix. Un moment qui dure plus de 200 pages et qui m’a lassée, car je le rappelle le genre annoncé est celui du Thriller. Aucun élément croustillant ne vient risquer le bonheur de Célia (18 ans) pendant des chapitres et des chapitres. Les ombres restent bien tapies dans les recoins au lieu d’être menaçantes. Le temps de l’adolescence apporte un peu de malaise.

Calix est bien trop parfait, galant et bourré d’humour. Il a bien quelques sautes d’humeur, mais rien qui peut entraîner la méfiance. Seul un épisode nous amène à douter de sa bienveillance, mais c’est tellement gros qu’on sent que cette scène a été élaborée pour montrer un défaut, un côté obscur chez le monsieur. Comme dit plus haut, j’aurais préféré quelque chose de plus subtile, quelque chose qui relève plus de l’anecdotique, mais qui une fois l’intrigue bien avancée m’aurait surprise en m’en souvenant.

Un second ressort qui m’a chiffonnée est le développement de la relation entre Célia et ses parents. Mis à part les propos de l’adolescente qui expose un problème avec eux, nous n’avons aucune scène à nous mettre sous la dent pour témoigner de l’importance de la situation décrite comme monstrueuse. Alors, quand Joeffrey Sinet balaye le nœud en un clin d’œil pour amener ce beau monde là où il doit être dans son intrigue, j’ai trouvé ça incohérent. La fille fuit ses parents, on perçoit une tension relationnelle extrême qui dépasse la simple rébellion d’une adolescente et c’est mis sur le côté avec des sourires grâce à un mot magique ? Je n’ai pas été convaincue par ces choix. D’autant plus, que je pense à différents sentiers pour arriver au résultat qu’il souhaitait.

Vous vous demandez après cet étalage majoritairement négatif pourquoi ai-je continué ma lecture ? Déjà pour la plume. Célia parle avec poésie, métaphore et une franchise crue dans la narration. On ressent la désillusion teintée son optimisme lorsqu’elle débarque à Paris pour rebondir. Son cynisme dresse le portrait peu amène de la société. On dirait presque du Zola dans ses descriptions, même quand elle utilise les excréments pour dépeindre les humains. Vous ne verrez plus votre intimité dans les toilettes publiques de la manière par la suite. J

La deuxième raison pour laquelle j’ai poursuivi ma lecture tient de mon côté morbide. Je voulais savoir si la violence allait la submerger enfin et surtout avoir les réponses aux questions que je m’étais posées à la lecture du prologue. J’aime les puzzles et même si l’ombre a mis une éternité à arriver, j’avais pêché trop de curieux poissons pour lâcher le filet et bien dormir sans voir de mes propres yeux le requin abominable.

Après le calme, la tempête gronde. Les douces couleurs crépusculaires de la couverture disparaissent sous les nuages obscurs qui crachent leur tumulte sur les personnages. Je ne peux citer les aspects qui sont exposés dans ce roman sans divulgâcher, mais si vous avez des difficultés avec les ignominies perpétrées par le genre humain, évitez de lire Prête-moi ta mort. Evitez cette torture qui nous montre jusqu’où l’amour et son inverse, son absence, peut mener. Les obsessions que ce concept peut développer au-delà du simple mal être.

En bref, Prête-moi ta mort est un roman déséquilibré. Présenté comme un thriller, il a une la partie solaire bien trop importante par rapport à la descente aux enfers promise dans le résumé. Si les indices pour aiguiller vers la révélation majeure ont été parsemés de manière subtile et judicieuse, il n’en est malheureusement pas de même pour le traitement des personnages qui gravitent autour de Célia, cette âme marquée par le manque affectif, dont on ressent le regard désabusé sur le monde alors qu’elle tentait de se reconstruire une autre vie. 

La Pelle de l’Imaginaire

  • Titre : La Pelle de l’Imaginaire
  • Autrices : Lyly Ford, Cécile Ama Courtois, Virgnie T., Mariann Helens, Eva de Kerlan, Florina L’Irlandaise, C. C. Mahon
  • Éditeur : Auto-édition
  • Catégorie : nouvelles

À l’approche d’Halloween, les Plumes de l’Imaginaire ont sévi à nouveau en sortant une deuxième anthologie. Cette fois-ci, elles ont choisi un outil de circonstance. Qui dit veille de la Toussaint, dit cimetière. Et quoi de mieux qu’une bonne pelle pour déterrer les mots afin de les aligner pour créer des histoires fabuleuses ? Je remercie les Plumes pour leur confiance.

La Pelle de l’Imaginaire met en scène cet outil sans pour autant nous entraîner uniquement entre les tombes. D’ailleurs, la vieille amie du fossoyeur n’est pas la seule à apparaître. Après tout, il existe plus de sortes de pelles que celle qui nous vient à l’esprit. Le recueil nous fait tour à tour passer dans les genres du thriller, de l’horreur, de la fantasy et d’urban fantasy. Certaines autrices telles Florina l’Irlandaise et C. C. Mahon explorent leur univers déjà paru. N’ayez crainte, ces nouvelles peuvent se lire indépendamment. Et si vous hésitiez à vous lancer dans leurs œuvres, pourquoi ne pas justement essayer cet ouvrage ? Cela ferait une belle entrée en matière. Surtout qu’il y en a pour tous les goûts : enquête, magie, violence, espoir, trahison, rédemption, humour, légende et féminisme.

A Pelle Moi de Lyly Ford

Une comptine s’élève dans le jardin. Enfantine, réconfortante, et puis, c’est le choc. En un couplet, on comprend à qui ou plutôt à quoi on a affaire. J’ai adoré la narration et son point de vue original. On suit une psychopathe qui use de charme et de violence dans un récit horrifique à la fois brusque, sensuel et léger. L’écriture est rythmée et fluide. On se laisse bercer par l’appel malgré le bain de sang. Ne cherchez pas de moral à cette histoire ni de thème. Ce n’est qu’un pur concentré de mal, d’impureté et de puissance qui nous amène pourtant vers une Happy Ending. Mais pour qui ? Je vous laisse le découvrir.

La Pelle de la Forêt de Cécile Ama Courtois

Dans cette nouvelle, on retrouve l’amour de l’autrice pour la forêt, la musique et la fantasy. Meredith est avide de réaliser son rêve. Elle veut devenir magesse ducale à la cour d’Armadail. La première étape pour y arriver s’avère ardue, puis étonnante. Pourtant, cette épreuve n’est rien comparée à ce qui l’attend.

Cécile Ama Courtois construit un univers bien ficelé dont les règles sont utilisées à fond. Entendez par là que les lois magiques ne servent pas de jolis pots de fleurs décoratifs. Elle montre par là, l’assiduité qu’elle apporte pour un court texte. Chose dont je ne doutais point pour avoir lu quasiment toute sa bibliographie. Elle travaille toujours avec un soin pointilleux le world building et ses personnages afin de transmettre des messages importants. Dans un style dynamique, virevoltant et intense, elle nous rappelle de ne pas nous fier aux apparences. 

Enquête à la Pelle de Virginie T.

Asty désire son indépendance. Elle exergue que ses parents traqueurs de démon la surprotègent. Dans cet univers d’Urban Fantasy, les policiers demandent de l’aide aux êtres surnaturels pour résoudre des crimes étranges. En se rendant compte de la négligence des hommes de loi par rapport à une affaire, la jeune femme se met en tête de s’en occuper. Georges, son coéquipier fantomatique, la suit à contrecœur par peur, mais avec douceur. J’ai adoré cette aventure palpitante et ce duo atypique où humour et amour se mêlent. En plus, il paraît qu’on va bientôt les retrouver !

Le Croquemort de Bentsonville de Mariann Helens

Nous plongeons dans un récit teinté de western. Sarah est croquemort à Bentsonville. Lorsque les villageois commencent à voir des revenants, elle est pointée du doigt. Le Shérif vient la confronter dans son antre. Mauvaise idée. Les secrets ne meurent pas six pieds sous terre.

Ce récit met en scène la force des femmes qui s’unissent contre l’orgueil masculin. La misogynie n’a qu’à bien se tenir. Les terres sacrées amérindiennes ne s’allient jamais avec les êtres sans scrupules.

Le Paradis à la Pelle d’Eva de Kerlan

L’autrice nous propose une délicieuse comédie où un fantôme fraîchement démoulé se retrouve embrigadé dans une drôle d’affaire. Déboussolé par sa mort précoce, Eden rencontre Phinéas qui lui explique comment atteindre le paradis, et Diane, une chasseuse de démon autoritaire, mais juste, qui va lui ouvrir les yeux sur son mentor défectueux.

Ce récit risque de vous faire mourir de rire tant les situations sont cocasses et la naïveté d’Eden est affolante. J’ai passé un excellent moment à les suivre tous les trois. D’autant plus que la fin est délectable et inattendue.

Opération Panthère et Pelles de Florina L’Irlandaise

Cette nouvelle est issue de la duologie d’urban fantasy Daemonius. À la recherche de son frère maléfique, Socrate est coincé dans le corps d’un chat noir. Sa condition l’oblige à rester auprès de Skylar qui tient la Librairie des Anges qui se trouve au bord du gouffre à cause d’une erreur de sa gérante. Le félin endosse le rôle de sauveur à son grand dam. Dans un melting pot de mythologie biblique, celtique et japonaise, Florina L’Irlandaise rend femmage à ses coautrices au-delà du simple clin d’œil.

De Cendre et d’Espoir de C. C. Mahon

La romancière nous invite dans un manoir vivant où rôdent l’ordre et la propreté. Astrid veille au grain, plumeau et pelle en main. Lorsque des intrus saccagent les pièces une à une sans qu’aucun meuble ne les remarque le doute l’assaille. Toutefois, elle ne renonce pas à les dénicher. J’ai adoré cette plongée dans le monde féérique ou la magie n’est pas la seule force. Je n’ai pas encore lu le tome de la série Paris des Limbes où Astrid apparaît. Je compte bien y remédier !

Comme toi de Lisa Jewell

  • Titre : Comme toi
  • Autrice : Lisa Jewell
  • Éditeur : Hauteville
  • Catégorie : thriller

Bien avant l’ouverture de ce blog, au moment où je me replongeais dans la lecture de roman après mes études universitaires, je m’étais inscrite sur Goodreads pour participer au challenge annuel pour lequel il est reconnu. Je suivais assidûment les sorties littéraires anglo-saxonnes chaque mois. C’est à cet instant que Comme toi de Lisa Jewell a attiré mon attention. Engloutie dans ma wishlist, je ne l’avais toujours pas acheté lorsque je me suis tournée vers les auteur.ices moins connu.es. L’Op All Stars 2023 fut l’occasion de me le procurer, car il suscitait encore de l’intérêt malgré cette poignée d’année.

Laurel est dévastée quand sa fille, Ellie, disparaît. Des années plus tard, elle rencontre un homme, Floyd, dont elle tombe amoureuse. Ce nouveau bonheur vacille lorsqu’elle voit son enfant : Poppy qui ressemble étrangement à la sienne.

Ce thriller est découpé en cinq parties. La première nous plonge dans le passé juste avant l’enlèvement d’Ellie et la découverte de ses ossements des années plus tard. Les suivantes entrent dans le vif du sujet. Mon avis sur ce roman est plutôt mitigé. Le début est vraiment long et donne trop d’indices sur la suite des événements. Cependant, j’ai continué à tourner les pages, avide de connaître le fin mot de l’histoire. En définitive, j’ai surtout apprécié la narration de la personne qui a enlevé Ellie alors que celle de Laurel m’a ennuyée. J’ai sans doute été aiguillée sur le mauvais chemin par mes préjugés.

En lisant le résumé, je m’attendais à devenir le témoin de l’instabilité d’une mère devant une enfant qui ressemble autant par ses traits que par ses manies à sa fille disparue à jamais. Il y a bien certains épisodes où elle les confond, mais Laurel garde un sang-froid qui tranche avec la Laurel du passé qui avait développé une certaine parano à la perte de la chair de sa chair. Une perte qui a éclaté le noyau familial en raison de son comportement. Tournant le dos à son mari dont la gentillesse l’agace, à sa seconde fille, Hanna, elle incarne l’angoisse, le chagrin et la ténacité d’une femme déterminée à retrouver son enfant.  

En rencontrant Floyd peu de temps après que les ossements ont été déterrés, Laurel se reconstruit. Elle réapprend le goût de la vie, une vie qui est de nouveau bousculée à la vue de Poppy. La gamine de 9 ans est en avance sur son âge. Elle parle comme une adulte polie et porte un regard pessimiste sur l’humanité et la vie. Un état d’esprit déroutant qui suscite de nombreuses interrogations. Sans aborder sa ressemblance étrange avec Ellie, ce qui rend suspect Floyd.

Dès les premières pages où il apparaît, je n’ai pas apprécié ce mathématicien usant d’humour et de légèreté pour draguer Laurel. Sans pour autant avoir deviné le rôle exact qu’il jouait derrière cette sordide histoire, mes antennes féministes se sont dressées devant son charme et son insistance à vouloir rendre le sourie à Laurel. Le dénouement que propose l’autrice vis-à-vis de ce personnage ne m’a pas plu.

Le second homme présent dans le roman de Lisa Jewell ne m’a pas envoûtée pour d’autres raisons. Des causes similaires à celles ressenties par Laurel après la disparition d’Ellie. Paul est chaleureux et toujours sociable. Aucune rancœur ne ternit son cœur malgré le comportement de son ex-femme. Un extra-terrestre en gros ! C’est le mot qui m’est venu à plusieurs reprises.

Deux personnages féminins remportent la palme de mon appréciation : Ruby, la maman de Laurel qui est attachante en dépit de sa maladie et Hanna. La sœur d’Ellie est franche, directe, bosseuse et semble avoir peu d’amis. Si sa relation avec sa mère est tendue, elle la tient en estime. C’est touchant malgré ce qu’elle a vécu. D’autant plus quand elle ouvre les yeux de sa mère sur la reconstruction personnelle qu’elle est en train d’opérer. Hanna met l’accent sur le fait que sa maman change par choix interne et non grâce à un homme.     

Comme toi aborde le sujet délicat d’une famille brisée par la disparition d’une adolescente, mais aussi l’après. Ce moment au cours duquel la plaie se referme et le temps d’avancer à nouveau arrive. Cette histoire expose des faits sordides et des psychologies violentes. Des obsessions, une pénitence, des rédemptions, des choix délicats pour l’avenir. Le tout est servi par une écriture très basique et scolaire dans son schéma. Cependant, les interactions entre les personnages sont dynamiques.

En bref, ma lecture de Comme toi fut en demi-teinte. Le début s’éternise à brosser un contexte qui aurait pu faire plus de place au plat de résistance. D’autant plus que trop d’indices sont visibles pour un esprit perspicace. Toutefois, l’autrice maîtrise la psychologie des âmes torturées (sauf pour Laurel qui est trop fade et droite dans ses bottes à mon goût), ce qui offre une fin émouvante et dix fois plus efficace que le premier tiers de ce roman qui propose une manière de rebondir après avoir vécu l’horreur.   

Absolution de Ludovic Pierard

  • Titre : Absolution
  • Auteur : Ludovic Pierard
  • Éditeur : Académia Éditions
  • Catégorie : Thriller

Lors du Salon du Livre de Wallonie, j’ai rencontré la correctrice Anne Ledieu qui, en apprenant mon statut de blogueuse centrée sur les « petites » auteur.rices (dont les Belges) m’a emmenée vers le stand des Éditions Académia qui mettait en avant leur nouvelle collection Noirs desseins. Ludovic Pierard m’a confié son thriller Absolution. Je le remercie chaleureusement pour les quelques mots échangés et la confiance accordée.

Michel est policier à Ciney où des crimes sordides sont commis. Un tueur en série met en scène ses victimes dans une posture de prière, affublée d’une bure. Chacune porte un tatouage avec un prénom biblique. Notre enquêteur accompagné de sa collègue, Alex, fera tout pour retrouver le meurtrier. D’autant plus, quand la disparition de son épouse, Léa, semblerait avoir un lien avec ses assassinats.

La construction de ce thriller repose sur le compte à rebours. Le début du roman dépeint le malaise au sein du couple et le départ de Léa vers une secte. Le lecteur comprend vite le danger qu’elle encourt. Toutefois, la question qui découle habituellement de ce type de situation (arrivera-t-il à la sauver à temps ?) est quelque peu contrecarrée par la mise en bouche du récit qui suscite l’intérêt dès le prologue. Michel est plongé dans le néant et a oublié les événements qui l’y ont conduit. Il retrace le cours de l’histoire.

Cette méthode confère au roman une couleur d’introspection, plutôt que de suspense. On assiste à une remise en question et une évolution psychologique du protagoniste principal. Michel est fier de porter l’uniforme. Bien que son quotidien soit éreintant et dévoile les horreurs humaines, il est accro à l’adrénaline que lui procurent les interventions et l’arrestation des criminels. Il en vient même à faire des parallèles entre l’honneur des chevaliers et l’habit de police. Pourvu d’une grande confiance en ses capacités, Michel ne connaît pas l’échec. Les portes se sont toujours ouvertes avec une facilité déconcertante devant lui. La rupture de Léa marque le début de sa remise en question. Grâce à l’enquête qui met en avant la culpabilité profonde des victimes et leur besoin intarissable de trouver la paix, il comprend enfin la douleur de sa propre femme. Il enlève enfin les œillères que sa dignité, son insouciance et son égocentrisme ont posées sur ses yeux, le rendant imperméable à tous signes de mal-être. En ressentant des remords pour la première fois, Michel s’ouvre réellement à l’autre.   

Un deuxième élément de structure particulier de ce roman réside dans le traitement des personnages adjacents qui se révèle inhabituel. Chaque cadavre est découvert par une personne différente. Un. e Cinacien.ne dont le portrait est dressé en profondeur pour des personnages tertiaires alors que les personnages secondaires comme Alex et Léa sont brossés plus légèrement. On en apprend moins sur leur vie que les malheureux.ses qui tombent sur les macchabées.  

La coéquipière incarne la positivité, le conseil avisé et le désir. Attirant l’œil de l’ensemble des policiers, elle se bat contre l’envie de séduire Michel dont elle connaît les problèmes conjugaux. Elle fait son job d’enquêtrice à la perfection. J’ai eu du mal à m’attacher à elle, sans doute par ce qu’elle représente avant tout le cliché de la blonde que tous les hommes veulent mettre dans son lit, et que sa part d’ombre n’apporte pas assez de nuances au personnage selon mes goûts.

Léa symbolise la détermination suite à la souffrance. Une douleur que j’ai envie de décrire comme inséminée par la société qui portraiture la femme en instigatrice de tous les maux (si, si rappelez-vous les siècles de chasses aux sorcières). Léa pense être la source de l’ensemble des drames que son couple a connus alors que le développement de l’histoire démontre qu’elle n’est en rien coupable. D’autres victimes portent également ce message avec notamment la fausse couche qui entraîne la culpabilité chez la mère.

Le personnage qui m’a le plus déroutée par son manque de substance est le meurtrier. L’écrivain décrit un peu son passé pour expliquer pourquoi il a mal tourné et comment il en est venu à créer une secte pour offrir l’absolution à ses fidèles. Ses convictions le marquent comme psychopathe. Je ne démentirai pas ce point. Cependant, je n’ai rien ressenti en lisant les passages qui lui sont consacrés. Pour attirer ceux et celles qui sont ébranlé. s psychologiques, il faut un charisme et une manière subtile pour les manipuler. On assiste à quelques sermons, mais le manque d’interactions entre eux (et par exemple Léa) n’aide pas à induire dans mon cœur un sentiment d’horreur. À aucun moment, je n’ai pas ressenti son côté machiavélique. De plus, je me suis rendu compte d’une chose à la fin du livre et je pense que cet élément a hautement contribué à créer cette image d’antagoniste sans visage reconnaissable. Le passeur d’âme n’a pas de prénom. S’il est mentionné quelques parts, il ne s’est pas imprimé dans mon esprit. Ça m’a donné l’impression que ce gourou pourrait être n’importe qui, il est interchangeable avec un autre. C’est sans doute une volonté de l’auteur que je respecte, chacun ses choix. Ça m’a juste empêché de clairement vivre son abjection et son intelligence mentionnées au cours du récit.    

La plume de Ludovic Pierard est dynamique et fluide. Rythmé par Muse (chaque épisode s’ouvre sur un extrait de l’album Absolution), il ne partage pas seulement l’histoire inspirée par son groupe préféré. On ressent l’amour pour la ville de Ciney, si bien que ça me donne envie de me promener dans les lieux qu’il utilise comme décor. En espérant ne pas y faire de mauvaises rencontres avec des cadavres, bien entendu. En parallèle, du thème général de la culpabilité et de ses conséquences, il évoque d’autres sujets tels les manquements de la justice, le pouvoir de la bienveillance et l’intégration des étrangers.

En bref, Absolution s’éloigne du thriller traditionnel en jouant sur l’introspection du personnage principal qui analyse les événements passés pour comprendre la situation dans laquelle il est. Un cheminement pavé de remords qui témoignent de la détermination de certain.es à trouver la paix intérieure. La souffrance est souvent bien plus proche qu’on ne le pense.

Faites vos jeux de Julia Richard

  • Titre : Faites vos jeux
  • Autrice : Julia Richard
  • Éditeur : Éditions du Héron d’Argent
  • Catégorie : Thriller

J’ai exhumé Faites vos jeux de ma pal pendant l’automne, où il attendait depuis la Foire du livre de Bruxelles de 2019. Il s’agit de ma première lecture de la ME le Héron d’Argent.

Huit personnes se réveillent autour d’une table. Attachées à une chaise, les yeux bandés, elles apprennent le destin funeste qui les attend. Elles sont enfermées dans une maison close. Seul deux d’entre elles pourront sortir. Parmi elles, un loup détient une partie du code. Le pire ? Elles ont toutes un détonateur inséré dans le cœur. Une télécommande qui confère aussi un pouvoir précis qu’elles devront découvrir grâce aux boîtes qui ne s’ouvrent qu’à certaines conditions.

Ce roman reprend les bases de tout huis clos appelant au meurtre pour survivre. Pourtant, il s’en détache par les comportements des personnages. Contrairement à d’habitude, je ne vais pas m’attarder sur les psychologies et l’évolution de ceux-ci en raison de la construction de la narration qui est multiple. Ce thriller est partagé en huit sections, sous-divisées en chapitre. Une partie égale un joueur. Ce choix nous fait découvrir les pensées intimes du narrateur et le portrait qu’il dresse de ces malheureux colocataires. Si les identités sont variées, nous n’avons pas de réel psychopathe qui profiterait de ce moment pour libérer ses envies de meurtre. Il y a juste une femme psychologiquement instable, mais qui n’est une menace que pour elle-même.

Le contexte du huis clos démarre donc sur des personnes relativement « normales ». L’intérêt repose sur l’évolution des relations de ces inconnus qui sont amenés dès le début à douter à cause de la présence d’un loup. Ce doute qui ronge les cerveaux les plus doués et affûtés. Ce doute qui est alimenté par les morts inattendues. Ce doute qui crée un effet de meute, car ce qui est le plus évident pour des êtres normalement constitués de notre société est de refuser de tuer. Des stratégies de groupe sont mises en place. Pourtant, la pression va amener des actes communs sordides, des comportements anormaux que les survivants vont devoir supporter sur leur conscience. Pression accentuée par la connaissance ou non de son pouvoir ou celui des autres.

La tension augmente lorsque les mémoires et les langues se délient. Des liens entre les personnages sont dévoilés. Cependant, il y a plus intrigant : c’est le lien entre certains prisonniers et la maison. Tous ces éléments alimentent les discussions et les théories sur l’identité du loup.

En bref, Faites vos jeux est une expérience sociale glauque qui présente des comportements interpellant de la part de personnes sans déviances psychologiques. La partie se déroule étrangement pour un jeu de la mort. Ne vous attendez pas à un jeu subtil de manipulations à la Liar Game ou une boucherie comme Battle Royal. Si le suspense ne m’a pas captivé, j’ai apprécié découvrir l’évolution psychologique et les tournures dramatiques et dérangeantes des situations créées par ces humains.

The Breakdown de B.A. Paris

  • Titre : The Breakdown
  • Autrice : B.A. Paris
  • Éditeur : HQ
  • Catégorie : Thriller

Sur une envie de frisson, j’ai déterré de ma PAL le second ouvrage de B.A. Paris. Ayant adoré Behind Closed Door, j’avais de grandes attentes. Si The Breakdown n’équivaut pas son prédécesseur, j’ai tout de même passé un excellent moment avec l’ambiance que je désirais ressentir.

Cass rentre d’une fête entre professeurs par une soirée d’orage. Rompant sa promesse envers Matthew, elle emprunte Blackwater Lane, un raccourci dangereux par cette météo. En chemin, elle tombe sur une voiture stationnée sur le bas-côté de la route. Tentée de l’aider, elle s’arrête sans oser sortir. Ne recevant aucun signe de la conductrice, elle redémarre. Le lendemain, Cass apprend avec stupeur que celle-ci a été assassinée. La culpabilité s’insinue alors dans ses veines pour cette inconnue dont l’identité la bouleverse. Un sentiment contre lequel elle devra se battre d’autant plus quand il se mêle à l’angoisse des coups de fil anonymes et silencieux.

Dès les premières pages du livre, j’ai eu des soupçons à propos de l’un des personnages. J’ai suivi les miettes d’indices que l’autrice jette aux lecteurs et je me suis en partie trompée sur son compte. Pourtant, même avec cette impression de connaitre le coupable, son écriture m’a complètement plongée dans l’histoire. Après tout, un soupçon ne constitue pas l’intégralité du derrière de la scène ou du récit. Il me restait à comprendre le mobile. Ce que le meurtre dissimulait. Et puis, la romancière arrive à construire des ambiances angoissantes qui me prennent tellement aux tripes, que je bois son intrigue même avec mes hypothèses. Par ailleurs, le chapitre 1 m’a presque donné envie de le refermer. En effet, je paniquais pendant son passage dans Blackwater Lane. Mes pulsations se cadraient sur celles de Cass, car je déteste conduire, alors par temps de tempête…j’avais l’impression d’y être, de me tenir à ses côtés.

Les personnages sont plutôt bien construits. Toutefois, Matthew est bien trop parfait au début. Il est attentionné, il accourt tel le prince charmant auprès de sa belle, il est compréhensif devant les maladresses de Cass au point que ça sonne faux. Quant à elle, Cass est la bonté incarnée. C’est pourquoi elle culpabilise à mort de ne pas avoir porté secours à Jane au détriment de sa propre sécurité. Après la découverte du meurtrier, elle continue cette prise de responsabilité avec des « Et si, j’avais… », des regrets du passé avec lesquels elle vivra jusqu’au bout. Ce que j’apprécie le plus à propos du personnage principal, c’est son évolution. Malgré les angoisses, la crainte et le stress extrême qui l’entraine vers le point de rupture, elle finit par affronter la vérité en face avec courage. Elle fait ce qui est nécessaire pour elle et pour Jane.

The Breakdown exploite les mêmes thèmes que le premier thriller de B.A. Paris. La manipulation sur la gent féminine qui ici amène la protagoniste dans une détresse psychologique énorme. La valorisation de la parole de l’homme face à la femme. Il est plus facilement cru qu’elle par leurs congénères. Enfin, la démence et le poids du patrimoine génétique. Si Cass se laisse aisément avoir, ce n’est pas seulement par naïveté ou faiblesse. Elle a passé les dernières années de sa mère à prendre soin d’elle. Ainsi, les oublis qui semblent parsemés sa vie récemment, la perturbe au plus haut point, surtout qu’elle a caché ce lourd passé à son mari. Elle a peur de devenir comme sa maman et de devoir dépendre de lui.

En bref, si The Breakdown ne m’a pas autant emportée que Behind Closed Door, il reste un bon thriller qui met en scène, une fois de plus, les stratégies des manipulateurs envers une femme pour la briser et atteindre leurs objectifs personnels. Des méthodes qui consistent non seulement à les stresser psychologiquement tout en demeurant aux yeux des victimes et du monde, de parfaits innocents.

Friend Request by Laura Marshall

  • Title: Friend Request
  • Novelist: Laura Marshall
  • Publisher: Sphere Edition
  • Categories: Thriller, Mystery

Friend Request puts us on the dangerousness of Facebook. Louise Williams created her own interior design firm. She works at home and raises her 4-year-old son, Henry, alone since she divorced. One day, she received a friend request from Maria Weston who died in 1989. She is invited to attend the School Reunion Class of 1989. Louise wonders who is hiding behind that Facebook’s profile. Could Maria be still alive? The sea never gave back her body after all. Will Louise face the weight of the past that haunts her every day?

This thriller takes off at top speed with the reception and the acceptation of the Friend Request. Nevertheless, the rhythm slows down during the next chapters. Disturbing events happen but we know that the Reunion’ll be the most important moment of the story. The moment when something dark’ll occur. After that, the heroine will be more stressed and frightened. After the episode, I didn’t want to put the book aside. The end made me shivering because of the horror of the revelations.   

The book approaches a lot of concepts. The bullying at school. The desire to sacrifice everything to be a part of the group of popular teens. The power that makes some people feel not responsible of their acts. The effects of our school life on our future. The dangers of Facebook and the voyeurism. The children’s place in his mother’s life.  

Henry is the center of Louise’s universe. She doesn’t see her own force even though she is a single mother and a boss. She doesn’t feel confident and she is puffed up with the perfect idea of the family. In the novel, she draws on her energy and her hidden strength to prevent herself from succumbing to the urges she feels for her ex-husband. I like her evolution, her willpower and her bravery. 

The alternation between 1989 and 2016 immerses us in two eras that are different and have similar points at the same time. We learn Louise’s past and the link between that past and the present appears progressively until the final revelations. The writing of the novelist is simple and fluid.

In short, Friend Request is a novel blending a raw reality and morality. Laura Marshall used the vices of Facebook to offer us a thrilling story in which human horror is shown. 

Friend Request de Laura Marshall

  • Titre : Friend Request
  • Autrice : Laura Marshall
  • Éditeur : Sphere edition
  • Catégories : Thriller, policier

Friend Request nous embarque dans les dangerosités qu’engendre le réseau social Facebook. Louise Williams a développé sa propre entreprise d’architecture d’intérieur. Elle travaille à domicile et s’occupe seule de son petit garçon de 4 ans, Henry, depuis son divorce. Un jour, elle reçoit une demande d’ami de Maria Weston qui est morte en 1989 et qui l’invite à une réunion d’anciens élèves. Louise s’interroge sur l’identité de la personne qui se cache derrière ce nom. Serait-il possible qu’elle soit en vie ? La mer n’a jamais rendu son corps après tout. Aura-t-elle le courage d’affronter le poids du passé qui la hante ?

Ce thriller démarre sur les chapeaux de roue avec la réception et l’acceptation de la demande d’ami. Toutefois, le déroulement des chapitres qui suivent sont moins palpitants. Des évènements inquiétants se produisent mais on sent bien que c’est lors de la réunion qu’il va seulement se passer un élément clé de l’intrigue qui va bousculer encore plus l’héroïne et qui va augmenter son stress et son inquiétude. A partir de là, j’ai eu du mal à lâcher le bouquin. La fin m’a fait frissonner par l’horreur des révélations.

Les thèmes abordés dans ce livre sont multiples. Les brimades à l’école dues à la division entre les élèves populaires et les autres. L’envie de tout sacrifier pour entre dans la sphère des personnes populaires. La domination et le pouvoir qui donnent l’impression à d’autres de ne pas être coupables de leurs actes. L’impact de son adolescence sur son avenir. Les dangers de Facebook et le voyeurisme. Et l’importance de l’enfant pour une mère.

Louise place Henry au centre de son univers. Elle a du mal à voir la force qu’elle représente en tant que mère célibataire et chef d’entreprise. Elle manque de confiance et elle est imprégnée par l’image idéale de la famille. Au cours du roman, elle puise dans son énergie et sa force cachée pour ne pas laisser ses pulsions pour son ex-mari gagner. J’ai particulièrement apprécié son évolution, sa volonté et sa bravoure.

L’alternance entre 1989 et 2016 nous plonge dans deux époques où tout est différent tout en ayant des points communs. Cette technique permet d’entrer dans le passé de Louise et de relier peu à peu le passé et le présent jusqu’aux révélations finales. Le style de l’autrice est simple et fluide.

En bref, Friend Request est un roman mêlant réalité brute et moralité. Laura Marshall se sert des vices de Facebook pour nous offrir une histoire où la tension règne et dans laquelle l’horreur humaine s’expose.