- Titre : The Breakdown
- Autrice : B.A. Paris
- Éditeur : HQ
- Catégorie : Thriller
Sur une envie de frisson, j’ai déterré de ma PAL le second ouvrage de B.A. Paris. Ayant adoré Behind Closed Door, j’avais de grandes attentes. Si The Breakdown n’équivaut pas son prédécesseur, j’ai tout de même passé un excellent moment avec l’ambiance que je désirais ressentir.
Cass rentre d’une fête entre professeurs par une soirée d’orage. Rompant sa promesse envers Matthew, elle emprunte Blackwater Lane, un raccourci dangereux par cette météo. En chemin, elle tombe sur une voiture stationnée sur le bas-côté de la route. Tentée de l’aider, elle s’arrête sans oser sortir. Ne recevant aucun signe de la conductrice, elle redémarre. Le lendemain, Cass apprend avec stupeur que celle-ci a été assassinée. La culpabilité s’insinue alors dans ses veines pour cette inconnue dont l’identité la bouleverse. Un sentiment contre lequel elle devra se battre d’autant plus quand il se mêle à l’angoisse des coups de fil anonymes et silencieux.
Dès les premières pages du livre, j’ai eu des soupçons à propos de l’un des personnages. J’ai suivi les miettes d’indices que l’autrice jette aux lecteurs et je me suis en partie trompée sur son compte. Pourtant, même avec cette impression de connaitre le coupable, son écriture m’a complètement plongée dans l’histoire. Après tout, un soupçon ne constitue pas l’intégralité du derrière de la scène ou du récit. Il me restait à comprendre le mobile. Ce que le meurtre dissimulait. Et puis, la romancière arrive à construire des ambiances angoissantes qui me prennent tellement aux tripes, que je bois son intrigue même avec mes hypothèses. Par ailleurs, le chapitre 1 m’a presque donné envie de le refermer. En effet, je paniquais pendant son passage dans Blackwater Lane. Mes pulsations se cadraient sur celles de Cass, car je déteste conduire, alors par temps de tempête…j’avais l’impression d’y être, de me tenir à ses côtés.
Les personnages sont plutôt bien construits. Toutefois, Matthew est bien trop parfait au début. Il est attentionné, il accourt tel le prince charmant auprès de sa belle, il est compréhensif devant les maladresses de Cass au point que ça sonne faux. Quant à elle, Cass est la bonté incarnée. C’est pourquoi elle culpabilise à mort de ne pas avoir porté secours à Jane au détriment de sa propre sécurité. Après la découverte du meurtrier, elle continue cette prise de responsabilité avec des « Et si, j’avais… », des regrets du passé avec lesquels elle vivra jusqu’au bout. Ce que j’apprécie le plus à propos du personnage principal, c’est son évolution. Malgré les angoisses, la crainte et le stress extrême qui l’entraine vers le point de rupture, elle finit par affronter la vérité en face avec courage. Elle fait ce qui est nécessaire pour elle et pour Jane.
The Breakdown exploite les mêmes thèmes que le premier thriller de B.A. Paris. La manipulation sur la gent féminine qui ici amène la protagoniste dans une détresse psychologique énorme. La valorisation de la parole de l’homme face à la femme. Il est plus facilement cru qu’elle par leurs congénères. Enfin, la démence et le poids du patrimoine génétique. Si Cass se laisse aisément avoir, ce n’est pas seulement par naïveté ou faiblesse. Elle a passé les dernières années de sa mère à prendre soin d’elle. Ainsi, les oublis qui semblent parsemés sa vie récemment, la perturbe au plus haut point, surtout qu’elle a caché ce lourd passé à son mari. Elle a peur de devenir comme sa maman et de devoir dépendre de lui.
En bref, si The Breakdown ne m’a pas autant emportée que Behind Closed Door, il reste un bon thriller qui met en scène, une fois de plus, les stratégies des manipulateurs envers une femme pour la briser et atteindre leurs objectifs personnels. Des méthodes qui consistent non seulement à les stresser psychologiquement tout en demeurant aux yeux des victimes et du monde, de parfaits innocents.