- Titre : The Winter of the Witch (The Winternight, #3)
- Autrice : Katherine Arden
- Éditeur : Del Rey Book
- Catégorie : fantasy
Avec l’approche de la fin de l’année, j’ai sorti de ma pal le troisième tome de la trilogie The Winternight avec un mélange d’excitation et de crainte propre à la clôture d’une saga que l’on aime. Cette envie de vouloir connaître la suite de l’histoire mêlée au désir que ça ne s’arrête jamais tant elle nous plaît.

Comme toujours, si vous n’avez pas lu les précédents tomes, je décline toute responsabilité concernant les divulgations.
The Winter of the Witch débute sur les vestiges de l’incendie qui a ravagé une partie de Moscou et de son palais. Dimitri, le prince, désire d’abattre les Tatars qu’il tient pour responsables, bien que l’origine du carnage soit Vasya. Malgré son statut de sorcière et le dégoût qu’il lui porte toujours après sa « tromperie », il souhaite l’acheter : son aide pour dénicher l’ennemi en échange d’un époux. Cependant, il n’aura même pas le temps de lui proposer son marché. Comme dans toute catastrophe, on cherche un coupable pour canaliser la colère du peuple et Konstantin l’a bien compris. Grâce à son éloquence, il dirige leur ire vers la femme qu’il déteste le plus au monde, la sorcière Vasya.
Le troisième opus est divisé en cinq parties qui se concentrent sur des épisodes précis qui clôturent un pan d’histoire avant de commencer l’autre en détenant à chaque fois un élément qui sera important pour la bataille finale. Je ne vais pas les détailler pour éviter de dévoiler tous les retournements de situation. Je vais plutôt me focaliser sur le rythme du roman. Les premiers chapitres m’ont paru courts par rapport à ce que j’avais pu lire lors des précédents livres, par la suite ils reprennent une envergure conventionnelle pour la saga. La cadence de départ s’avère donc élevée, comme si l’autrice plaçait vite ses derniers pions sur l’échiquier, ce qui convoie l’urgence de la situation.
La structure de sa narration, son habilité à construire l’ambiance et les scènes avec une économie de mots, cette capacité à aller droit au but constituent quelques raisons pour lesquelles j’adore l’écriture de Katherine Arden. The Winter of the Witch contient beaucoup d’événements. Même si on est au dernier tome, on découvre encore une partie du monde qu’elle a élaboré avec le royaume inaccessible à ceux qui n’ont pas l’œil. Cette richesse est maîtrisée sans que ça paraisse être de trop. Rien ne semble inutile et tout reste lié à aux précédents tomes, comme si on voyait enfin la ramure de l’arbre après avoir scruté ses racines.
Le troisième volet met en valeur l’importance de la famille avec l’évolution de Sasha que j’ai fortement appréciée. Je ne m’attendais pas à ce qu’il aille jusque là. Un deuxième personnage qui m’a marqué malgré le peu de temps qu’elle apparait est Olya qui démontre que les femmes de cette lignée portent en elles une grande force, comme son sang-froid dans une situation horrifique l’a prouvé.
La romancière lie les filaments de sa narration pour unifier les peuples qui composent la Russie en prônant le droit de vivre sous le même drapeau sans persécution, au-delà des croyances et des apparences. Une alliance pour vaincre le mal, en utilisant également des êtres peu recommandables, afin d’arriver à cette paix qui demande des sacrifices. Elle parle aussi de la difficulté de rester droit dans ses bottes par rapport à ses principes. De résister à la soif de pouvoir qui draine le bon sens en rendant les gens fous de puissance, magique ou non. En gros, la folie des grandeurs que même Vasya va devoir combattre.
En bref, The Winter of the Witch clôture une saga magnifique qui porte des messages forts et teintés de réalisme avec une héroïne qui doit vaincre sa propre noirceur et les préjugés pour obtenir enfin la reconnaissance de sa valeur pour ce qu’elle est et non ce qu’elle devrait être. C’est une trilogie que je relirai avec plaisir dans le futur.