Dans ton camp (À défaut d’ailleurs)

  • Titre : Dans ton camp (à défaut d’ailleurs)
  • Auteurs : Émilie Ansciaux, Geoffrey Claustriaux et S.A. William
  • Éditeur : Livr’S Édition
  • Catégories : comédie, fantastique

Quoi de mieux qu’un livre sur les camps de vacances pour sortir du train-train quotidien en pleine saison estivale ? Dans ton camp (à défaut d’ailleurs) fait partie de mes lectures doudou. Il possède l’ensemble des ingrédients pour un bon moment de détente et de rigolade tout en ayant une bonne dose de fantastique : une amitié naissante, une licorne, des situations loufoques, l’emprise d’un démon et un bain de sang.

Ce roman à six mains relate la rencontre de ses auteur.rices lors d’une colo d’été singulière. Au moment de quitter le bateau qui les amène en Corse, d’étranges accidents se produisent.  Bimbo numéro 1 tombe dans les escaliers, la deuxième manque de s’étouffer suite à une réaction allergique et la dernière du trio aura un destin peu enviable par la suite. Grima, la solitaire dessinatrice offre à Sonia, Émilie, Geoffrey et Mattéo, des familiers pour vaincre le démon. Arriveront-ils à se dépasser pour sauver leur peau ?  

L’histoire à l’humour débridé me régale à chaque lecture. On y découvre tour à tour le quatuor par leur propre voix et celle des autres. Sonia s’inquiète des apparences. Elle préfère dissimuler ses passions par crainte des moqueries. Derrière son innocente pureté, elle est calculatrice et choisit ses amis. Au cours de l’aventure, elle devra accepter sa part d’ombre.

L’amour de la lecture et des mignonneries la fera tomber sous le charme d’Émilie. Hargneuse quand on touche à sa Georgette (sa peluche licorne), sa langue acérée et vulgaire de serpent témoigne une sincérité et une franchise que peu de gens possèdent. Avec elle, il n’y a pas de faux semblants. Contrairement à Geoffrey, cet ami taiseux qui en pense plus qu’il ne le dit, mais dont les penchants graveleux seront révélés au grand jour quand son masque de bienséance se craquèlera.

Quant à Mattéo, le beau gosse aux fortes odeurs corporelles du groupe, il préfère les esprits justes à la superficialité.

En bref, si vous avez envie d’humour, de dérision, de personnages qui affrontent leur identité profonde, d’une amitié qui se construit. Ou si vous avez envie de lire les malheurs d’une pauvre licorne nommée Georgette, foncez ! Ce court roman vous fera passer un agréable moment.

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La Mélodie d’Émilie Ansciaux

  • Titre : La Mélodie
  • Auteurice : Émilie Ansciaux
  • Éditeur : Livr’S Éditions
  • Catégorie : horreur fantastique

En écrivant ces lignes, je ne sais toujours pas que penser de ce court texte qui m’a attirée par la simplicité et la symbolique de la couverture réalisée par Chris Weyer. Il ne s’agit pas d’une histoire que je peux catégoriser avec aisance sous l’étiquette j’aime ou je n’aime pas. C’est le genre d’histoire qui marque, qui surprend par son côté malsain et glauque. Avant de m’y plonger, j’avais lu d’autres chroniques qui mettaient en évidence la singularité de la seconde partie. Pourtant, je me suis pris une claque. Mon cerveau avait beau avoir lu qu’elle nous emmenait dans les Ténèbres les plus obscurs, il attendait toujours une suite habituelle des récits horrifiants et fantastiques avec juste une écriture plus noire, plus impactante. Le rebondissement fut plus terrifiant, imprévisible et, cependant, il cadre avec l’histoire parfaitement.

Je ne sais qu’expliquer sur La Mélodie. En raison de sa longueur, j’ai peur de trop en dire. Le texte commence sur une note basique. Un type (dont on ne connait pas le nom) déménage dans une nouvelle demeure qu’il a acquise et dont il attend un nouveau départ. Surtout après le goût amer que sa rupture brutale lui a laissé. Bien entendu, il entend soudain une mélodie que nul autre ne perçoit. Peu à peu, elle le rend fou et….

On est happé dans les méandres méphitiques de l’humanité. On dévie de l’histoire horrifique tradionnelle pour emprunter sur des chemins impurs qui donnent la nausée tant les vapeurs nocives nous étouffent. Les questions se bousculent ainsi dans l’esprit : jusqu’où l’être humain est-il prêt pour atteindre ses fins ? Quel est le plus éternel entre la haine et l’amour ? À quel point, l’amour peut-il nous changer ? À quel point la violence peut-elle nous atteindre ? À quel point peut-on laisser notre colère nous corrompre ?

En bref, La Mélodie nous prend la main pour nous entrainer dans un slow innocent. La ballerine nous rassure, nous berce et endort notre vivacité d’esprit en nous contant une histoire basique du genre avant de nous pousser brutalement sur la scène de l’horreur à l’état pur.

Bläckbold d’Émilie Ansciaux

  • Titre : Bläckbold
  • Autrice : Émilie Ansciaux
  • Éditeur : Livr’S Éditions.
  • Catégories : Horreur, Fantastique

Attirée par la couverture magnifique de Bläckbold et par le résumé accrocheur, je n’ai pu qu’accepter ce service presse via SimPlement.pro de la part de la maison d’édition que je remercie chaleureusement pour sa confiance.

La solitude est devenue sa seule amie après autant de millénaire passé sur Terre. Matthias l’a voulue. Il s’est vengé en connaissance de cause. De simple humain, il s’est transformé en monstre. Il voulait mourir en 2020, la vie avait d’autres desseins pour lui.

Ce court roman est atypique. Bien que je l’ai classé dans le genre de l’horreur fantastique en raison des vampires, il n’entre pas parfaitement dans cette boîte. Il est déstabilisant par sa structure tout en étant simple et captivant. Il débute avec une chronologie inversée posant des énigmes autour du narrateur et personnage principal de l’histoire. Si le ton possède un certain calme dans le premier chapitre, comme une note résonnant en suspens dans l’air, l’intensité monte en crescendo au fil des pages en dévoilant des pans de l’existence de Matthias. Très vite, je me suis demandée qui était cet être, comment en était-il arrivé là, qui voulait-il punir et pourquoi ? Arrivé au basculement de sa vie, l’histoire reprend son cours en levant le voile progressivement sur les événements qui l’ont amené à son destin solitaire.

Si l’intrigue de base est ordinaire, un homme entrant dans le monde underground en se faisant mordre et désirant vengeance, j’ai adoré la mythologie et le concept liés aux vampires et la manière dont l’autrice manipule les codes qu’elle a créé pour brouiller les pistes, enchaîner les révélations et prendre un tournant inattendu en remplaçant le décor fantastique contemporain par un univers post-apocalyptique. Le tout est déroulé sur un rythme rapide. On saute d’une époque à l’autre en quelques pages. Des milliers d’années en fait. Si cela peut sembler trop rapide pour construire un récit solide pour les habitués du genre, il a fonctionné pour moi.

Si les personnages secondaires sont peints à gros coups de pinceaux, Matthias fait son job d’acteur principal et pas seulement parce qu’il est le narrateur et que l’on est dans sa tête. D’ailleurs, c’est peut-être parce qu’il est détestable et égocentrique que les autres restent superficiels à travers son regard ? Cet antihéros dont le destin est bouleversé en une soirée alors qu’il tente de se suicider à l’encre de Chine, est un monstre avant même que sa nature vampirique ne soit révélée. Il ponctionne le fric de son ex épouse qui se prostitue pour survivre, il n’assume pas les conséquences de ses actes les plus désastreux et irréparables pour ses proches et il a une piètre vision des femmes en général. Comme le résume si bien Émilie Ansciaux : c’est un connard et je rajouterai de premier ordre.

La plume de la romancière est efficace et dépeint la noirceur de Matthias avec justesse. C’est un monde dur ou la vulgarité règne en maitresse. Sa fluidité et sa cohérence avec l’atmosphère du bouquin m’ont plongée dans cette aventure.

En bref, Bläckbold nous emmène dans une synthèse de la longue vie du vampire le plus égoïste de la Terre. Son châtiment ne parait plus si terrible à la lecture de son histoire qui est classique dans le domaine du fantastique mais qui est captivante grâce à l’écriture de l’écrivaine et la tournure des événements. Un livre hors de ma zone de confort qui m’a bien diverti.