- Titre : L’épée de providence (Le Sorceleur, #2)
- Auteur : Andrzej Sapkowski
- Éditeur : Bragelonne
- Catégorie : fantasy

Ma lecture du deuxième tome du Sorceleur remonte à l’année passée, juste avant le commencement de l’affaire Marsan. Autant vous dire que malgré les baisses de régime que j’ai connu en 2021 concernant la rédaction des chroniques, cette histoire m’a refroidie. Je n’avais pas le cœur de mettre en avant une publication de la maison d’édition qui se murait dans le silence et ne semblait pas agir du tout à son encontre. C’est pourquoi j’ai réservé mon avis pour plus tard. J’ai hésité vu que les raisons du départ restent floues et ne montre pas la réelle position de la ME. Toutefois, je ne peux pas punir les auteur.rices pour les crimes de quelqu’un d’autre.
L’épée de providence se fonde, comme pour son prédécesseur, sur un recueil de courts textes, mais cette fois, sans chapitre portant un titre unique qui marquerait, le présent du récit ou le fil conducteur. Toutefois, une ligne rouge existe bien, désignée par le titre même du livre. Elle relate la rencontre de Geralt de Riv et la petite Ciri qu’il avait demandé en récompense du sauvetage lors du banquet de Calanthe de Cintra. Cette gamine possède un côté princesse hautaine. Déterminée, elle s’est enfuie jusqu’à la forêt des dryades pour échapper au mariage. C’est là que son chemin croise celui de Geralt.
Autour de ce cœur principal, les autres textes nous présentent de nouveaux personnages et contrées. Mon ressenti global pour cet opus est plutôt mitigé et ressemble à la forme d’une vague : une montée en douceur qui prend de l’ampleur avant de s’échouer sur la plage sur laquelle elle glisse trop longtemps pour rejoindre la mer. Sans m’arrêter sur chacun d’entre eux, je vais dresser un rapide portrait des épisodes que je retiens :
Les limites du possible présente des protagonistes stéréotypés tel le preux chevalier qui désire occire les dragons. Je n’ai pas apprécié les Zerricanes, qui tout en étant des guerrières, véhiculent des clichés en plus de subir du sexisme. Elles ont le droit de prendre les armes, seulement si elles sourient et sont gentilles avec les hommes, sinon elles doivent rester au foyer. Le pire, c’est qu’aucune ne proteste. Toutefois, j’ai trouvé l’histoire divertissante grâce à ses scènes de combats et intéressante par le thème abordé : la dominance des espèces. La prospérité de l’humain et la défense des animaux (les gros lézards cracheurs de feu inclus) font débat parmi les protagonistes. Ce discours amène une conclusion au trait écologique.
Le Feu éternel est une magnifique ode à la difficulté de l’intégration. Aux efforts immenses que les « étrangers », les créatures, ici un doppelgänger, font pour obtenir une place sans rejet constant. Le retournement de situation finale m’a touché.
Une once d’abnégation met en avant la sensibilité de Geralt, alors que les mutants (comme déjà évoqué dans le premier tome) n’ont pas de sentiments.
En bref, j’ai apprécié ma lecture de L’épée de providence. Si ce second tome commence sur une histoire sympathique et typique des contes de chevalerie, il se démarque néanmoins par ses thèmes abordant la protection des animaux et l’importance de l’intégration des étrangers. Dommage que la fin du bouquin m’ait paru aussi longue et dramatique pour rassembler Ciri et Geralt.