- Titre : Manhattan Marilyn
- Auteur : Philippe Laguerre
- Éditeur : Editions Critic
- Catégories : Thriller, Action, Historique
Je remercie chaleureusement Philippe Laguerre de m’avoir confié Manhattan Marilyn contre un avis honnête via la plateforme SimPlement.pro. Ma culture cinématographique est plutôt pauvre. Je connais Marilyn Monroe surtout de nom et par son visage représenté par les artistes à travers leurs œuvres. C’est le speech de départ qui m’a interpelée.
Le prologue du livre nous plonge directement au cœur de l’intrigue puisqu’il décrit les dernières heures de Marilyn Monroe avant qu’elle ne découvre malgré elle un terrible secret. Elle comprend vite que les révélations faites sur l’oreiller risquent de lui coûter la vie. Elle décide alors de tirer elle-même sa révérence.
« Elle devait mourir pour ne pas mourir. Comme une mort de cinéma. »
Kristin Arroyo est une ancienne militaire. D’origine hispano-américaine, elle s’est battue toute sa vie contre les stéréotypes et le racisme pour se faire une place dans la société en vain. Après s’être engagée suite au 11 septembre 2001 et avoir combattu en Orient, elle quitte l’armée et rejoint New York. Elle tente de trouver un sens à sa vie quand elle décide de rejoindre le mouvement Occupons Wall Street qui dénonce les inégalités économiques des USA. A l’automne, Kristin manifeste dans les rues de Manhattan quand un photographe l’aborde. Nathan Steward lui demande l’autorisation d’utiliser son visage pour une exposition centrée sur OWS. Malgré quelques réticences, elle accepte de l’aider pour promouvoir leur lutte. Retrouvant des photographies de Marilyn Monroe dans de vieux cartons, Kristin décide de les montrer à son nouvel allié pour en apprendre davantage sur celui qui les a prises : son grand-père. Jubilant à la vue des clichés, Nathan propose de juxtaposer les deux femmes côte à côte dans une exposition originale. Aucun des deux ne pouvait se douter qu’une simple photographie vieille d’une cinquantaine d’année réveillerait un tel monstre.
Philippe Laguerre joue avec le mystère de la mort de Marilyn et les hypothèses qui en découlent, pour nous servir une histoire d’action américaine, non seulement par les scènes mais également par ses protagonistes. Assassinat louche, chasse à l’homme (ou plutôt à la femme), fusillade, …tous les ingrédients des films d’action servis par Hollywood se retrouvent dans ce roman. Le déroulement de l’intrigue reste assez classique. Les éléments de l’histoire se devinent assez aisément. Seul, le fameux secret reste insondable avant sa révélation. C’est un peu dommage que l’auteur dévoile à la fin certains comportements qui auraient pu devenir de bons retournements de situation et apporter un point d’orgue palpitant à la bataille finale.
Si le livre se lit facilement, je n’ai pas ressenti d’excitation ou de sentiments forts lors de ma lecture. Cependant, je note des points intéressants. Au-delà des grandes valeurs visiblement défendues par l’auteur au début du thriller, il fait preuve d’originalité dans certains aspects avec les exemples utilisés pour dénoncer des comportements odieux, mais aussi dans l’approche de l’exposition et la manière dont il présente Marilyn. Il nous montre le visage d’une femme qui, ne pouvant échapper à l’image de la blonde pulpeuse que l’industrie cinématographique lui a conféré, joue de ses atouts à sa manière. L’approche de l’exposition est également originale. Etant muséologue de formation, je ne peux que saluer l’idée, qui pourrait paraitre incongrue à certains, de rapprocher les deux femmes comme symbole de rébellion. Le dénouement de l’histoire nous montre que Nathan a raison d’opérer cette comparaison.
Typique des genres d’action, le développement psychologique des personnages est peu mis en avant. Kristin est la seule à vraiment être détaillée mais il n’y a pas de réelle évolution entre l’ancienne militaire du début et de la fin. La romance, car oui il faut que j’en parle, entre Michael et elle est stéréotypée et me fait l’effet d’être là pour coller au moule. Dès leur rencontre, on sait à quoi s’attendre et on sait comme ça va finir. Leurs brefs moments de passion ne m’ont pas fait vibrer.
L’auteur possède une plume simple et recourt plus au dialogue qu’à de longs descriptifs. Il a opté pour un style qui convient à ce genre de livre. Et c’est sans doute l’une des raisons qui fait que je n’ai pas lâché le livre en route (en plus de vouloir connaître le fameux secret) même si je m’attendais à un thriller plus historique et typé enquête sur les traces de Marilyn que succession de combats à la sauce américaine.
En bref, Manhattan Marilyn est un roman d’action qui fait passer le temps. Il se base sur des faits et des hypothèses historiques pour construire une histoire qui se laisse lire sans pour autant sortir des sentiers battus. Il a le mérite d’offrir une autre vision de l’actrice aux non initiés comme moi.